Ouverture Carnassiers – Mai 2017 – Neuvic

1 au 6 Mai 2017, Lac de la Triouzoune – Neuvic (19).

En 2014 nous étions déjà allé dans cette région magnifique d’Auvergne pratiqué les lacs d’Artense du Cantal. En 2016 lol69 avait trempé les leurres la bas très furtivement nous donnant l’envie d’aller y faire un tour, nous avions donc décider de réserver un gîte plus à l’Ouest sur un autre barrage de la région de Corrèze cette fois-ci, j’ai nommé le barrage de Neuvic sur la rivière La Triouzoune. Le lac est situé un kilomètre à l’est de la commune de Neuvic, dans le département de la Corrèze. D’une superficie de 410 hectares et d’un volume de 24 millions de m3, cette retenue d’eau longue de sept kilomètres a été créée sur le cours de la Triouzoune à la suite de la construction du barrage hydroélectrique de Neuvic mis en service en 1945.


Le barrage de Neuvic en quelques chiffres :

  • Construit de 1942 à 1945, il a une hauteur de 27 mètres.
  • Longueur de crête : 145 mètres
  • Largeur : 2,50 mètres
  • Largeur à la base : 6,25 mètres
  • Volume de retenue : 24 300 hectomètres cubes

Coté hébergement, on avait opté pour la proximité avec un camping en bordure de lac en espérant pouvoir profiter d’un ponton privatif pour y amarrer le bateau la nuit et ainsi passer des vacances agréables sans trop prendre la voiture. Joie de courte durée puisqu’en arrivant on s’apercevra que le niveau a baissé fortement rendant les pontons hors d’usage. Ce barrage géré par EDF est bien régulé en amont de la saison estivale afin de palier aux grosses pluies de printemps, de donner assez d’eau pour les frayes des espèces concernées par inondation des lônes, mais aussi en assurant en été un niveau correct pour les activités touristiques. On trouvera le lac bien rempli mais moins qu’en été ou le niveau vient vraiment lécher la végétation en bordure et ne vous laisse pas avec des abords nus et caillouteux.

Coté stratégie, on sait que la partie va être difficile comme souvent au mois de mai dans ces régions froides, et en lac de barrage en général, heureusement la topologie locale révélée par une carte de bathymétrie qui permet de dégrossir nous rassure et nous donne quelques pistes. La profondeur varie de 0 à 24m suivant le niveau et l’endroit, la zone la plus profonde étant située au niveau du barrage comme souvent et de l’ancien lit de la rivière. On fonctionnera à taton tout d’abord et comme souvent, pour ressentir ce lac plutôt que d’appliquer bêtement les gestes « classiques » sur ce type d’eau. L’empirisme nous ayant parfois bien réussi, on fait confiance à nos ressentis pour aborder l’inconnu. Pour des non initiés, pratiquer entre 10m et 20m d’eau peu vite être déconcertant, et même si nos sessions sur le lac d’Aiguebelette ou du Grand Colombier nous ont apportés nos lots d’expériences en eau semi profonde, nous ne sommes pas pour autant super à l’aise avec ces pratiques.

On découvrira des eaux qui oscilleront entre 13 et 16 degrés, relativement chaudes pour un lac d’altitude (620m), et d’aspect très tourbé. On s’attendait à des températures bien moindres, les eaux Auvergnates sont réputés plutôt fraiches mais en Corrèze, les sols argilo-tourbeux semblent apporté leur lot de chauffage… Chaque année à l’ouverture, on est tous très motivés mais la météo annoncé nous tempère et nous laisse passer la première matinée au chaud, à profiter d’un déjeuner prolongé avec vue sur un lac couvert de pluie et de vent. Les premiers jours seront teintés d’alternance nuageuse et d’averses plus ou moins fortes. Comme une FishTeam69 est difficilement arrêtable, même sur le court terme, on se jettera dans l’inconnu par un temps execrable habillé comme en hiver, habits de pluie en plus. Malgré cela, le moral est bas et il faut s’accrocher pour rester à peigner cette étendue immense qui nous parle guère pour l’instant. Le vent fort nous glace le visage et les mains, certains sortiront bonnets et gants afin de supporter l’insupportable. Tour à tour on tente d’auto-motiver la Team, la déconne permet de passer les moments les plus durs, à l’abris du vent dans une lône pour reprendre de l’énergie. Heureusement notre Pipo, à qui aucune eaux inconnues ne résiste, trouvera le geste, ou plutôt un geste, et tirera les premier fish hors de l’eau, avec un sandre maillé de 41 cm pris sur un tombant dans 6m d’eau au leurre souple. A la puissance de la tape, on comprends vite que l’activité de ces derniers est forte. En effet, ici, ils semblent avoir commencé les phases nutritives ou pré-amoureuses, rendant leur appétit grandissant. Pris entre deux eaux le long du cassant, ils ne semblent pas encore positionné sur les nids mais ils révèlent une réelle agressivité significative des phases de fraye. Chose confirmé, ici le sandre est fermé, et une réserve temporaire (pendant la fermeture du sandre) est même établie à l’ouest du plan d’eau sur le lieu dit d’Antige (baie d’Antige). Plus tard il pourra malgré lui réitérer le geste, tout d’abord sur un poisson nageur DT6, et un sandre de 51 cm au bout, puis sur un sandra blanc et 50 cm de nouveau ! lol69 fera la première perche du séjour offrant enfin un poisson « qui compte », à la cuillère numéro 6 dans 12m d’eau ! Cette perche nous offrira autant de satisfaction qu’au premier jour, 35 cm environ, bien grasse. Changeant constamment de zone, de lône, alternant les entrées, les cassants, les nombreux hauts fonds qui habitent le lac, on continue notre traque de brochet, mais c’est encore les sandre qui viennent à nous, et lol69 montra de nouveau un 40 cm bien tonique. On a beau pratiquer dans plus de 4m d’eau, ils semblent être partout, à l’affut du moindre passage de leurre. Pour nous qui n’étions pas habitué à pratiquer ce poisson, nous voila malgré nous, en train de déclencher des touches, parfois ingérables, et cela nous perturbe un peut. On ne sait plus trop où, ni comment pratiquer, et le doute reviendra plusieurs fois, les averses berçant régulièrement nos réflexions. Il faudra attendre le deuxième jour et un passage à proximité d’une petite île pour exploiter un moment ensolleillé d’activité (autre que celui des sandres). On insiste sur les leurres qui nous ont déjà rapporté du brochet de part le passé et cela fonctionne encore. Pavince pourra lever le premier bec du séjour juste pas maillé à 48 cm pris au DT6, et quelle joie de voir enfin ce que l’on était venu chercher, après tant heure de pêche infructueuse, tenions-nous la notre première piste de pattern ou était-ce une simple phase d’activité très localisée ? La suite confirmera la frénésie du coin et la ponctualité des événements, avec de la perche bien grasse qui chassait ci et la en surface, puis un enchainé de brochet par lol69, 40 et 59 cm  pris au Cranck Sakura. Après cela et en changeant de spot, on ne reproduira plus ces gestes mais on rentrera plus confiant pour la suite.

Les jours suivant, la météo devenue plus clémente nous donne enfin de quoi se sentir en vacance et un peu d’énergie pour poursuivre notre quête. Les poissons restes timides mais les températures (et surtout l’expérience du début de semaine) nous réjouissent et nous donne du coeur à l’ouvrage. Nos pêches s’orientent plus vers des zones profondes quelques fois (entre 10 et 17m) ou alors directement en surface. Ce n’est pas que l’activité des bancs de blanc, très peut visibles, soit folle en surface, mais on craint une fois de plus d’accrocher un sandre énervé. Des températures plus basses dans le fond ou une utilisation de StickBait, Popper ou autre BuzzBait de surface devraient les tenir éloigné. C’est ainsi qu’on déclenchera pas mal de perche toute calibrée dans ce plan d’eau, bien grasse, elles dépassent régulièrement les 30 cm, et offre une zébrure parfaite, exempte de toute impureté ou morsure. La non présence de petite spécimens révéleraient-elle une grosse prédation ? Hmm, c’est sur il y a de la poutrasse la dedans mais ou ?! On persévère et l’on re croise la route de ces sandres Corréziens décidément avides de nous montrer leur savoir faire en terme d’attaques tantôt inferrables, tantôt violentes et engamées ! A chaque prise, on décide de s’en aller du spot, et on retourne sur les lieux ou l’on a rien touché 😉 comme ça on est sur… Pffff les discussions vont bon train sur le bateau, et la polémique enfle. On en discutera rapidement avec un bateau de pêcheur locaux, ils nous expliqueront que toutes les terminaisons du lac sont propices à la reproduction des sandres, et qu’il fallait donc s’en tenir éloigné !?… Bref de mai à juillet, tu pêches en plein milieu du lac uniquement, et à la belle saison, tu pêches en bordures dans les touristes ? Ce pattern Corréziens ne nous est guère habituel mais l’on s’en accommodera, c’est ça l’adaptabilité légendaire du bon pêcheur, mais c’est un quoi un bon pêcheur ? Bha c’est un pêcheur qui se renseigne et qui respecte la loi, les poissons, les gens, etc… C’est que nous avions fait, comme à chaque préparation de voyage en eau inconnue, et nous disposions de l’essentiel ! Et même, si les indications paraissaient claires, on décida de voir par nous même, notamment de s’approcher d’une zone de réserve (la plus grande frayère à Brochet de France) afin de voir cet édifice. En arrivant sur le lieu, on repère visuellement la digue symbolisant potentiellement le début de la réserve. Tout cela étant flou, on s’avance dans une anse, afin de s’approcher de la digue pour voir si une entrée de réserve est bien présente ici au niveau d’un éventuel pont. Rien de cela, la digue ferme complètement le plan d’eau, tout communique par des tuyaux immergés. On verra vite au loin et en bordure, cacher dans les arbres, un panneau rouge, qui révélera, une fois s’en être approché pour pouvoir le décrypter, être la marque du début de la réserve de pêche, avec une certaine équivoque puisque le panneau indique une double flèche de part et d’autre de la digue. On réalise qu’aucune signalétique pour les bateau n’a été mise en place et que la anse fait partie de la réserve, on décidera de partir immédiatement d’ici pour éviter précisement l’équivoque… L’occasion d’aller voir en direction de l’arrivée de la Triouzoune au nord du lac, en passant justement sous un autre pont pour rejoindre cette partie singulière du lac qui va en se rétrécissant, offrant des topologies moins profondes et des zones avec plus d’herbiers. A peine commencé à pratiquer sur cette nouvelle partie que l’on aura droit à un controle des gardes fédéraux Corréziens, fort sympathiques mais un grain malicieux. A l’affut ? en mode observation non loin des zones sensibles ? ils avaient observé notre petit manège non loin de la zone de réserve et souhaitaient surement nous mettre un petit coup de pression anti-anarcho touristiques, « ici en Corrèze, on a des réserves » ! Bien évidemment, après cet entretient cordial et une mise au point nécessaire, on pourra reprendre une activité normale 😉 Quelques perches de plus en surface, du sandre, tiens encore toi ?! et un nouveau geste productif de Pipo qui s’offrira enfin le maillé de son séjour à 59 cm.La journée s’achèvera comme elle avait commencée, avec quelques belles mémères de 40+, et avec plus d’espoir pour le dernier jour

Sur la dernière journée, on compte mettre à profit ce que l’on avait pu observer (pas grand chose), et continuer à persévérer quoiqu’il advienne. Comme les fois précédentes on alterne les profondeurs et le top-water, avec une légère préférence pour la surface. Pêche pas tout à fait adapté (soit disant) à la saison, mais il faut bien dire que plus on la pratique, plus on se rends compte qu’il n’y pas de règle, et que la surface peut rapporter toute l’année si tant est que l’on sache varier les pattern et éviter la monotonie qui peut s’emparer de telles animations sur la longueur. On rentra encore quelques perches, sur des StickBait ou des Poppers, mais également dans plus de fond sur des PN ou des leurre souple 3″. Sur une pêche au LS dans le fond, lol69 pourra également lever un joli specimen de sandre de 60 cm pris dans 8m d’eau, le plus gros du séjour. Aussi, et avec le beau temps revenu, l’activité des bancs de petit poisson blanc en surface s’est amplifiée, et on arrive à voir quelques chasses de perche que l’on tentera de détourner sans grand succès. Et c’est en tournant aux abord d’un haut fond de 50 cm de profondeur, plongeant dans 7 m puis, par palier, dans 12 m d’eau, que l’on observera le plus fréquement ces chasses. Au abord de celui-ci un arbre mort, dont les racines plongent à l’aplomb de la cassure, offre un poste de chasse privilégié. On décide d’y rester un moment, les uns pratiquant les profondeur aux leurres souples, Pavince peignant la surface avec un Sami 100 blanc très bruyant, dans un vent prononcé où seul les gros modèles de StickBait passent les vagues correctement. Et c’est en visant quelques mètres derrière l’arbre, juste pour passer en lisière de celui-ci, au risque de prendre la tresse dans les nombreuses branches semi-immergées, que Pavince, rester bien concentré après plusieurs loupés en surface, notamment sur un brochet qui paraissait maillé, pourra déclencher une attaque foudroyante ne laissant guère de doute sur le protagoniste. Lui qui s’attendait à accrocher une perche bien grasse, se voyait offrir le plus beau de la pêche, la touche éclair et explosante, faisant vibrer l’air et l’eau dans un claquement de surface significatif qui rends addictif et que tout les amateurs de pêche qui ont vécu ça connaissent. Ici, et pour le plus grand plaisir, le brochet parait bien maillé et le combat commence musclé, Pavince annonce direct du lourd tant à la puissance de l’impact qu’à la force exercée sur la ligne. Après quelque minutes de gauche droite, où le brochet, ne pouvant sonder dans moins d’un mètre d’eau, fera des vas et viens de part et d’autre du bateau, et un saut hors de l’eau venant claquer le leurre piqué en bord de lèvre dans le pied perche GoPro que Pipo tentait de maintenir pour saisir cet instant unique en vidéo, Pavince, bien aidé par lol69 à l’épuisette, pourra lever ce qui deviendra son nouveau record brochet chiffré à 91 cm. Que d’émotion, une persévérance récompensée, et à cet instant, tout défile dans sa tête, ces jours passés à peigner dans un vide quasi sidéral, les moments de découragement, les moments d’espoir, les ratés, les réussites, la réflexion que la concentration disparu aurait pu faire perdre ce poisson record. Retro-activement la satisfaction est encore plus grande lorsqu’on réalise à quel point on aurait pu le louper dans ces circonstances… Ce sera la grande morale de ce séjour, abnégation et persévérance n’ont de sens que dans une concentration ultime. Il restait 3h de pêche avant le retour sur Lyon, il ne fallait pas rater cette visite unique qui aura mis 5 jours et plus de 2000 lancers pour arriver… Un ferrage anticipé ou trop précoce, la tête tourné, ou tout simplement le poisson qui se loupe, les choses auraient pu facilement se dérouler autrement. Après cela, on retournera pratiquer un coin que l’on avait bien apprécié pour finir ce périple, « la lône de la poutrasse » comme on l’avait dénommée lors de nos décompensations météorologuique du début de semaine, lol69 ira de son rater en surface sur un bec qui paraissait atteindre les 50, venu transpercer la surface d’un saut magnifique par dessus le Popper. Ayant la tête tourné, il ne fera que ressentir légèrement la tape, ratant le ferrage précoce qui aurait peut être rapporté sur un brochet se ratant légèrement en surface en ne saisissant pas complètement le leurre. Pas de regret, tout le monde à bien profité, le soleil nous guide vers la fin de journée et un retour un terre connu, on quite le lac avec des envies de revenir à d’autres époques.

Sur cette dernière journée, les poissons Corréziens, ou au moins un, auront su nous faire saliver pour de prochaines parties sur le Lac de la Triouzoune.


Au bilan, une petite dizaine de sandre 40-60 cm, une dizaine de perche 25-40+ cm et 5 brochets 40-91 cm. Pas folichon mais je crois que l’ouverture locale et encore moins nationale a été productive, c’est donc un score satisfaisant pour nous humble débutants en lac de barrage !


Une petite vidéo pour mieux se rendre compte pour les amateurs… (8min34 – 198 Mo).

A bientôt pour d’autres pêches à Neuvic… 😉

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